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Chapitre

22

曲则全,枉则直,洼则盈,敝则新,少则得,多则惑。
是以圣人抱一为天下式。不自见,故明;不自是,故彰;不自伐,故有功;不自矜,故长。
夫唯不争,故天下莫能与之争。古之所谓「曲则全」者,岂虚言哉!诚全而归之。

Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang​

Ce qui est souple garde son intégrité ;
Ce qui se courbe peut mieux rebondir ;
Ce qui est creux retient l’eau ;
Ce qui est couvert garde la fraicheur ;
Celui qui demande peu peut obtenir ;
Celui qui demande beaucoup peut s’égarer.
De là vient que le Saint suit le Tao, et il est le modèle du monde.
Il ne se met pas en lumière, c'est pourquoi il brille.
Il ne s'approuve pas, c'est pourquoi il est clairvoyant.
Il ne se vante pas, c'est pourquoi il peut réussir.
Il ne se glorifie pas, c'est pourquoi il règne longtemps.
Il ne lutte pas, c'est pourquoi il n'y a personne dans l'empire qui puisse lutter contre lui.
L'axiome des anciens : Celui qui subit des épreuves difficiles peut devenir complet, était-ce une expression vide de sens ?
C’est une vérité absolue.

Traduction de Stanislas Julien (1842)​

Ce qui est incomplet devient entier.
Ce qui est courbé devient droit.
Ce qui est creux devient plein.
Ce qui est usé devient neuf.
Avec peu (de désirs) on acquiert le Tao ; avec beaucoup (de désirs) on s'égare.
De là vient que le Saint conserve l'Unité (le Tao), et il est le modèle du monde.
Il ne se met pas en lumière, c'est pourquoi il brille.
Il ne s'approuve point, c'est pourquoi il jette de l'éclat.
Il ne se vante point, c'est pourquoi il a du mérite.
Il ne se glorifie point, c'est pourquoi il est le supérieur des autres.
Il ne lutte point, c'est pourquoi il n'y a personne dans l'empire qui puisse lutter contre lui.
L'axiome des anciens : Ce qui est incomplet devient entier, était-ce une expression vide de sens ?
Quand l'homme est devenu véritablement parfait, (le monde) vient se soumettre à lui.

Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)​

• La première phrase "曲则全" est centrale dans ce chapitre. C’est aussi une idée reprise dans différents chapitres de ce livre. "曲" veut dire ici "se plier", qui symbolise la souplesse, ou la capacité à encaisser les pressions, les injustices, les malheurs… subis par un être, comme on peut aussi voir cette idée reprise à la fin du chapitre pour parler de l’homme parfait. Pour Lao Zi, les épreuves de la vie sont une bonne chose pour un homme. Elles le rendent complet, parfait. "全" veut dire la sécurité ou l’intégrité, mais aussi la complétude.
• Lao Zi utilise différents métaphores qui font opposer les concepts apparemment contraires l’un et l’autre pour parler de leur relation dialectique, comme le Yin et le Yang. Le texte d’origine est très concis voire trop pour le langage moderne. Mais il serait trop simpliste de dire "courbé devient droit" ou " creux devient plein". Ce ne sont pas des états opposés qui échangent leur place dans le temps, mais des concepts opposés qui existent simultanément sur un même objet, simplement il faut les comprendre selon des angles d’observation différents.
• La dernière phrase "诚全而归之" est une formule qui affirme avec conviction la réalité de quelque chose.

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