
Chapitre
16
致虚极,守静笃。万物并作,吾以观复。
夫物芸芸,各复归其根。归根曰静,静曰复命。复命曰常,知常曰明。不知常,妄作凶。
知常容,容乃公,公乃全*,全乃天,天乃道,道乃久,没身不殆。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
Parvenu au vide absolu ; maintenant un calme extrême ;
Pendant que les dix mille êtres (tous les êtres du monde) naissent et croissent, j’observe leurs mouvements.
Après avoir été dans un état florissant, chacun d'eux revient à son origine.
Revenir à son origine s'appelle être en repos.
Être en repos s'appelle revenir à la vie.
Revenir à la vie s'appelle la loi de la nature.
Connaitre la loi de la nature s'appelle être éclairé.
Celui qui ne connait pas la loi de la nature s'abandonne au désordre et s'attire des malheurs.
Celui qui connait la loi de la nature a une âme généreuse.
Celui qui a une âme généreuse est juste.
Celui qui est juste devient complet.
Celui qui est complet suit la voie du ciel.
Suit la voie du ciel veut dire suivre le Tao.
Celui qui suit le Tao subsiste longtemps ; jusqu'à la fin de sa vie, il n'est exposé à aucun danger.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
Celui qui est parvenu au comble du vide garde fermement le repos.
Les dix mille êtres naissent ensemble ; ensuite je les vois s'en retourner.
Après avoir été dans un état florissant, chacun d'eux revient à son origine.
Revenir à son origine s'appelle être en repos.
Être en repos s'appelle revenir à la vie.
Revenir à la vie s'appelle être constant.
Savoir être constant s'appelle être éclairé.
Celui qui ne sait pas être constant s'abandonne au désordre et s'attire des malheurs.
Celui qui sait être constant a une âme large.
Celui qui a une âme large est juste.
Celui qui est juste devient roi.
Celui qui est roi s'associe au ciel.
Celui qui s'associe au ciel imite le Tao.
Celui qui imite le Tao subsiste longtemps ; jusqu'à la fin de sa vie, il n'est exposé a aucun danger.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
• Dans "复命曰常" (traduit par SJ avec "Revenir à la vie s'appelle être constant"), le mot "常" a le sens de "constant", "souvent", ou "éternel". Cependant, ce mot est interprété comme mode de fonctionnement ou la loi de la nature dans les traductions chinoises.
• Le texte d’origine utilisé par SJ comporte une erreur, "公乃王" au lieu de "公乃全" largement reconnu par les autres versions, qui aurait induit SJ en erreur : "Celui qui est juste devient roi", au lieu de "celui qui est juste devient complet".