
Chapitre
13
宠辱若惊,贵大患若身。
何谓宠辱若惊?宠为下,得之若惊,失之若惊,是谓宠辱若惊。
何谓贵大患若身?吾所以有大患者,为吾有身,及吾无身,吾有何患?
故贵以身为天下,若可寄天下;爱以身为天下,若可托天下。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
L’homme redoute la faveur comme la disgrâce ; Il pèse la grande calamité comme son corps.
Qu'entend-on par ces mots : l’homme redoute la faveur comme la disgrâce ?
La faveur est réservée aux valets. Lorsqu'on l'a obtenue, on est comme rempli de crainte; lorsqu'on l'a perdue, on l’est aussi.
C'est pourquoi l'on dit : l’homme redoute la faveur comme la disgrâce.
Qu'entend-on par ces mots : Il pèse la grande calamité comme son corps ?
Si nous éprouvons de grandes calamités, c'est parce que nous avons un corps.
Quand nous n'avons plus de corps (quand nous nous sommes dégagés de notre corps), quelles calamités pourrions-nous éprouver ?
C'est pourquoi, lorsqu'un homme dévoue son corps à l'empire, on peut lui confier l'empire ; lorsqu'il aime l'empire plus que son corps, on peut lui remettre le soin de l'empire.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
Le sage redoute la gloire comme l'ignominie ; son corps lui pèse comme une grande calamité.
Qu'entend-on par ces mots : il redoute la gloire comme l'ignominie ?
La gloire est quelque chose de bas. Lorsqu'on l'a obtenue, on est comme rempli de crainte : lorsqu'on l'a perdue, on est comme rempli de crainte.
C'est pourquoi l'on dit : il redoute la gloire comme l'ignominie.
Qu'entend-on par ces mots : son corps lui pèse comme une grande calamité ?
Si nous éprouvons de grandes calamités, c'est parce que nous avons un corps.
Quand nous n'avons plus de corps (quand nous nous sommes dégagés de notre corps), quelles calamités pourrions-nous éprouver ?
C'est pourquoi, lorsqu'un homme redoute de gouverner lui-même l'empire, on peut lui confier l'empire ; lorsqu'il a regret de gouverner l'empire, on peut lui remettre le soin de l'empire.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
• Le début de texte n’est pas destiné aux sages. Car il s’agit d’un comportement repoussé par Lao Zi. Si quelqu’un craint pour sa vie, on ne peut pas lui confier l’empire.
• Les mots "宠辱" signifie "la faveur ou la disgrâce" et non la gloire ou l'ignominie.
• "贵大患若身" suit la même logique que la phrase précédente. Ce n’est pas "son corps lui pèse comme une grande calamité", mais il pèse une grande calamité aussi importante que son corps ou sa vie.
• "宠为下" n’est pas "la gloire est quelque chose de bas", mais "la faveur est réservée aux hommes de classe inférieure" ;
• "贵以身为天下" n’est pas "lorsqu'un homme redoute de gouverner lui-même l'empire". Cela serait contradictoire avec la phrase qui suit "on peut lui confier l'empire", mais "lorsqu'un homme dévoue son corps à l'empire", et en conséquence, on peut lui confier l’empire.