
Chapitre
10
载营魄抱一,能无离。
专气致柔,能如婴儿。
涤除玄鉴,能无疵。
爱国治民,能无为。
天门开阖,能为雌。
明白四达,能无知。
生之蓄之,生而不有,为而不恃,长而不宰,是谓玄德。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
Son acte est en parfaite cohérence avec son âme, et il peut conserver l’unité sans le moindre écart.
Il dompte sa force vitale et la rend extrêmement souple, il peut se comporter comme un nouveau-né.
Il purge son esprit comme s’il nettoie un miroir, son âme est alors pure sans aucune infirmité (morale).
Il aime son pays et le gouverne avec amour, il peut appliquer la méthode "Wuwei" (Non-contraindre).
Quand il ouvre ses 5 sens au monde extérieur, il peut rester insensible aux sirènes des tentations externes.
Il est au courant des affaires du monde mais peut se garder d’intervenir (pour en profiter).
Il crée les êtres et les nourrit.
Il les crée et ne les regarde pas comme sa propriété.
Il leur fait du bien et n’attend pas de récompense.
Il règne sur eux et ne les traite pas en maître.
C'est ce qu'on appelle posséder une vertu profonde.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
L'âme spirituelle doit commander à l'âme sensitive.
Si l'homme conserve l'unité, elles pourront rester indissolubles.
S'il dompte sa force vitale et la rend extrêmement souple, il pourra être comme un nouveau-né.
S'il se délivre des lumières de l'intelligence, il pourra être exempt de toute infirmité (morale).
S'il chérit le peuple et procure la paix au royaume, il pourra pratiquer le non-agir.
S'il laisse les portes du ciel s'ouvrir et se fermer, il pourra être comme la femelle (c'est-à-dire rester en repos).
Si ses lumières pénètrent en tous lieux, il pourra paraître ignorant.
Il produit les êtres et les nourrit.
Il les produit et ne les regarde pas comme sa propriété.
Il leur fait du bien et ne compte pas sur eux.
Il règne sur eux et ne les traite pas en maître.
C'est ce qu'on appelle posséder une vertu profonde.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
- La traduction de la première phrase semble être un peu biaisée par la logique occidentale de l’âme. Le texte d’origine parle de l’unité de l’acte et de l’esprit. Le mot "indissolubles" ne semble pas très pertinent pour traduire l’aspect de solidarité entre l’âme et l’acte.
- SJ utilise "S'il se délivre des lumières de l'intelligence" pour traduire "涤除玄鉴" ne semble pas très claire. Le texte d’origine parle d’auto purification de l’esprit.
- "天门开阖" la traduction de SJ est "S'il laisse les portes du ciel s'ouvrir et se fermer". Ce texte chinois signifie plutôt l’activation des "portes" des organes sensitifs pour recevoir les stimuli externes.
- De même, "明白四达" ne veut pas dire " ses lumières pénètrent en tous lieux", mais plutôt "il comprend tout, voit tout".