
Chapitre
05
天地不仁,以万物为刍狗;圣人不仁,以百姓为刍狗。
天地之间,其犹橐龠乎?虚而不屈,动而愈出。
多言数穷,不如守中。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
Le ciel et la terre n'ont point d'affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien de paille (sacrifice).
Le Saint n'a point d'affection particulière ; il regarde tout le peuple comme le chien de paille (du sacrifice).
La loi qui règne entre le ciel et la terre ressemble à un soufflet de forge qui est vide et qui ne s'épuise point, que l'on met en mouvement et qui produit de plus en plus (du vent).
Celui qui parle beaucoup s’épuise rapidement.
Il vaut mieux observer le milieu.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
Le ciel et la terre n'ont point d'affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien de paille (sacrifice).
Le Saint n'a point d'affection particulière ; il regarde tout le peuple comme le chien de paille (du sacrifice).
L'être qui est entre le ciel et la terre ressemble à un soufflet de forge qui est vide et ne s'épuise point, que l'on met en mouvement et qui produit de plus en plus (du vent).
Celui qui parle beaucoup (du Tao) est souvent réduit au silence.
Il vaut mieux observer le milieu.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
• "天地之间" veut dire entre le ciel et la terre. SJ a ajouté "L'être" pour clarifier l’objet que Lao Zi aurait désigné implicitement, d’où sa traduction" L'être qui est entre le ciel et la terre". Or, selon moi, Lao Zi voulait parler de la loi de fonctionnement de la nature entre le ciel et la terre. J’utilise donc directement le mot "la loi" à la place de "l’être".
• "多言数穷" est traduit par SJ par " Celui qui parle beaucoup (du Tao) est souvent réduit au silence ". Le Tao n’est pas le sujet de "parler", mais Lao Zi désignerait l’acte de parler lui-même. En effet, Lao Zi avait déjà indiqué que la parole importe moins que les actes (il a dit précédemment que le Saint livre ses instructions sans parole, chapitre 2).
• On peut dégager 4 idées dans ce chapitre (mais chaque lecteur est libre de l’interpréter) :
o Il ne faut pas compter sur le ciel ou le Saint pour réussir son projet mais sur ses propres forces ;
o Toute évolution de la nature consiste à des "va et vient" cycliques, éternels, dans une limite fixée, productifs, et inépuisables ;
o L’acte est plus important que la parole ;
o Les extrêmes sont à éviter.