
Chapitre 80
小国寡民。使有什伯之器而不用;使民重死而不远徙。虽有舟舆,无所乘之。虽有甲兵,无所陈之。使民复结绳而用之。
甘其食,美其服,安其居,乐其俗。邻国相望,鸡犬之声相闻,民至老死,不相往来。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
Un petit royaume et un peuple peu nombreux. n'eût-il de nombreuses armes, mais elles n’ont pas à servir.
Le peuple craint la mort et n’émigre pas au loin.
Quand il aurait des bateaux et des chars, il n'y a pas d’utilité.
Quand il aurait des soldats lourdement armés, nulle part on peut les positionner.
Le peuple est revenu à l'usage des cordelettes nouées (pour compter).
Il savoure sa nourriture, il apprécie l’élégance de ses vêtements, il se plait dans sa demeure, il aime ses coutumes.
Les peuples des royaumes voisins se voient à distance, et les cris des coqs et des chiens s'entendissent de l'un à l'autre, mais durant toute leur vie jusqu’à la mort, les peuples ne se fréquentent pas.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
(Si je gouvernais) un petit royaume et un peuple peu nombreux, n'eût-il des armes que pour dix ou cent hommes, je l'empêcherais de s'en servir.
J'apprendrais au peuple à craindre la mort et à ne pas émigrer au loin.
Quand il aurait des bateaux et des chars, il n'y monterait pas.
Quand il aurait des cuirasses et des lances, il ne les porterait pas.
Je le ferais revenir à l'usage des cordelettes nouées.
Il savourerait sa nourriture, il trouverait de l'élégance dans ses vêtements, il se plairait dans sa demeure, il aimerait ses simples usages.
Si un autre royaume se trouvait en face du mien, et que les cris des coqs et des chiens s'entendissent de l'un à l'autre, mon peuple arriverait à la vieillesse et à la mort sans avoir visité le peuple voisin.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
• Lao Zi décrit son royaume idéal, son jardin d’Eden. Il ne parle pas de ce que lui souhaite faire mais ce qu’il aime voir. Nulle part il fait référence à "je", donc je l’enlève de la traduction.
• SJ traduit "什伯之器" par "des armes que pour dix ou cent hommes". Les versions chinoises le traduisent plutôt par une sorte d’arme ou une quantité d’armes.
• SJ traduit "甲兵" par "des cuirasses et des lances". Il désigne en fait les soldats en armure. Je le traduis donc par "soldats lourdement armés".
• SJ traduit "俗" dans "乐其俗" par " simples usages". Il faudrait comprendre "俗" par le folklore ou la coutume locale.