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Chapitre 63

为无为,事无事,味无味。
大小多少,抱怨以德。
图难于其易,为大于其细。天下难事,必作于易,天下大事,必作于细。
是以圣人终不为大,故能成其大。夫轻诺必寡信,多易必多难。是以圣人犹难之,故终无难矣。

Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang​

(Le sage) pratique "Wuwei" (Non-contraindre), il applique la non-ingérence, et savoure la tranquillité.
Les choses grandes ou petites, nombreuses ou rares, (sont égales à ses yeux).
Il répond aux injures reçues par des bienfaits.
Il résout un problème difficile en résolvant des problèmes faciles; Il accomplit de grandes œuvres en réalisant de petites choses.
Les choses les plus difficiles du monde sont nécessairement composées des choses simples.
Les choses les plus grandes du monde sont nécessairement composées des petites choses.
De là vient que, jusqu'à la fin, le Saint ne cherche point à faire de grandes choses ; c'est pourquoi il peut accomplir de grandes choses.
Celui qui promet à la légère honore rarement sa parole.
Celui qui sous-estime les difficultés (d’un problème) éprouvera nécessairement de nombreuses difficultés (pour résoudre le problème).
De là vient que le Saint surestime la difficulté (du problème); c'est pourquoi, in fine, il n'éprouve nulles difficultés (pour résoudre son problème).

Traduction de Stanislas Julien (1842)​

(Le sage) pratique le non-agir il s'occupe de la non-occupation, et savoure ce qui est sans saveur.
Les choses grandes ou petites, nombreuses ou rares, (sont égales à ses yeux).
Il venge ses injures par des bienfaits.
Il commence par des choses aisées, lorsqu'il en médite de difficiles ; par de petites choses, lorsqu'il en projette de grandes.
Les choses les plus difficiles du monde ont nécessairement commencé par être aisées.
Les choses les plus grandes du monde ont nécessairement commencé par être petites.
De là vient que, jusqu'à la fin, le Saint ne cherche point à faire de grandes choses ; c'est pourquoi il peut accomplir de grandes choses.
Celui qui promet à la légère lient rarement sa parole.
Celui qui trouve beaucoup de choses faciles éprouve nécessairement de nombreuses difficultés.
De là vient que le Saint trouve tout difficile ; c'est pourquoi, jusqu'au terme de sa vie, il n'éprouve nulles difficultés.

Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)​

• "savoure le sans saveur" peut être compris comme une métaphore de " se réjouir des actions sans vague", ou le critère de mesure de succès de la méthode de gouvernance "Wuwei";
• Ce texte a un rapport avec la méthodologie de travail. La compréhension de "图难于其易" est centrale. La traduction de SJ, comme d’ailleurs les interprétations des versions chinoises le comprennent comme "Si on veut traiter un problème difficile, on commence par des choses simples" . Or, selon ma compréhension en analysant la logique globale du texte, et aussi en regardant l’esprit de Lao Zi manifesté dans ce livre (par exemple, le chapitre 64 suivant où il dit "une tour de neuf étages est sortie des poignées de terre ; un voyage de mille lis est accompli avec de petits pas !"), il voulait dire que "les problèmes difficiles sont composés de problèmes simples, et la résolution d’un problème difficile s’appuie sur celles des problèmes simples" . Dans l’absolu, "Si on veut traiter un problème difficile, on commence par des choses simples" n’est pas tout à faire faux puisque, selon Lao Zi, on résout des problèmes simples du début jusqu’à la fin ! Mais l’interprétation des versions antérieures peut induire à l’erreur les gens qui suivent cette enseigne dans la façon de traiter un problème complexe : on commence à traiter les choses faciles en première et on laisse les choses difficiles à la fin ! Il s’agit là d’une stratégie perdante. Car cette façon de pratiquer donne du faux espoir à celui qui traite le problème ou sous-estime les difficultés, et affiche aussi de faux indicateurs à ses supérieurs, alors que le temps et le budget nécessaires seraient beaucoup plus importants, voire le projet infaisable.

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