
Chapitre 49
圣人无常心,以百姓心为心。
善者,善之;不善者,吾亦善之;德善。
信者,吾信之;不信者,吾亦信之;德信。
圣人在天下,歙歙焉,为天下浑其心,百姓皆注其耳目,圣人皆孩之。
Traduction de S.J. revisitée par Paris Lao Tang
Le Saint n'a jamais de pensée égoïste. Il adopte la pensée du peuple.
Celui qui est vertueux, je le traite avec bienveillance ; celui qui n'est pas vertueux, je le traite aussi avec bienveillance. C'est là le comble de la vertu.
Celui qui est sincère, je le traite avec sincérité ; celui qui n'est pas sincère, je le traite aussi avec sincérité. C'est là le comble de la sincérité.
Le Saint, vivant dans le monde, reste prudent et modeste, et veille à partager l’esprit de sobriété avec le peuple.
Le peuple s’attache à ses propres intérêts.
Le Saint s’attache à les ramener à l’état de sobriété originelle.
Traduction de Stanislas Julien (1842)
Le Saint n'a point de sentiments immuables. Il adopte les sentiments du peuple.
Celui qui est vertueux, il le traite comme un homme vertueux ; celui qui n'est pas vertueux, il le traite aussi comme un homme vertueux. C'est là le comble de la vertu.
Celui qui est sincère, il le traite comme un homme sincère ; celui qui n'est pas sincère, il le traite aussi comme un homme sincère. C'est là le comble de la sincérité.
Le Saint, vivant dans le monde, reste calme et tranquille, et conserve les mêmes sentiments pour tous.
Les cent familles attachent sur lui leurs oreilles et leurs yeux.
Le Saint regarde le peuple comme un enfant.
Commentaire de Paris Lao Tang sur la traduction de Stanislas Julien (1842)
• Dans la première phrase, le mot cœur "心" peut indiquer le sentiment ou la pensée. Mais ici, c’est plutôt dans le sens de la pensée, de ce qu’on veut, et non sentiment ; "常" signifie ici « éternel » plus pertinent que « immuable » ;
• Dans la deuxième phrase, "吾" veut dire "je" et non "il" ;
• "il le traite comme un homme vertueux" peut donner une interprétation biaisée. En effet, la phrase d’origine veut dire qu’on doit traiter tous les individus avec bienveillance, qu’ils soient vertueux ou non.
• "百姓皆注其耳目" veut dire verbalement que "le peuple (les cents noms) s’intéressent à leurs oreilles et à leurs yeux », mais c’est une façon de dire qu’ils s’attachent à leurs propres intérêts.
• La traduction de la dernière phrase manque aussi de clarté. Le Saint ne regarde pas le peuple comme des enfants, mais veut les ramener à leur état primitif, c’est-à-dire à la sobriété originelle. On peut lire les chapitres 15, 19, 28, 32, 37 sur la sobriété originelle que Lao Zi prône à maintes reprises.